Perfection has a name ••• Devyn

_ Chacun son histoire »_

Je suis née loin de lui. Bien loin, trop peut être. Parce qu’elle n’avait été qu’une passade, ou bien l’inverse, selon les versions. Et surtout qu’elle ne m’avait pas voulu. Et puis quoi, je ne vais quand même pas m’excuser de m’être pointée, après tout, ils avaient cas être plus prudent. Ouais, parce qu’en plus, la banquette arrière d’une caisse pourrie, c’est pas super glam’ comme endroit de confection, mais comme je l’ai déjà dis: j’étais pas voulu. Elle était une simple petite danseuse de bas étage, tout droit sortit de son Brésil natal où un pervers de chanteur a minette avait remarqué ses formes avantageuses et donc l’avait intégrée a sa troupe d’aguicheuses. Elle pouvait rêver a un bel avenir, oh oui, si seulement elle n’avait pas rencontré cet américain, si beau, si charmant, si charmeur. Il n’avait peut être pas un sou en poche, mais là n’était pas la question, il savait lui faire voir le monde comme n’importe qui lorsque enfin on peut toucher les étoiles. Ça vous parait beau, hein ? Quelle connerie…

Oui, cet homme c’est mon père. Garett Johnson. Je l’aime, là n’est pas la question. Talia, quant a elle - oui, parce que je n’ai jamais réussit a l’appeler par autre chose que son prénom - a seulement prit dans mon esprit la place de génitrice. Ils se sont rencontrés un soir d’été 1991. Elle dansait, six soirs par semaines, pour un cabaret de la banlieue chic de Chicago. Le pseudo chanteur - dont je ne veux plus jamais entendre une seule chanson - avait obtenu un contrat pour deux mois. Allez savoir comment, il faut croire que certains adore les massacres. Voilà pour elle. Quant a lui, il était là, c’est tout. Il avait toujours été là, né a Chicago, y vivant depuis 30 ans, des rêves pleins la tête, surtout. On peut pas lui en vouloir, je, peux pas, parce qu’il a aussi mit ça de côté par la suite, mais… on y est pas encore. Où j’en était ? Ah ouais. Comment ils se sont rencontré ? De la plus banale des façons, il était rentrée je sais pas comment dans le cabrée, était tombé follement amoureux de cette danseuse au fond a droite, et avait fait des pieds et des mains pour… attendez, ça sonne tellement faux ! Ca, c’est la version qu’avait voulu me donner mon père mais Talia était passé par là bien avant, avec la vrai, version. Celle d’un mec complètement bourré dans la ruelle qui donnait sur la loge des artistes du cabaret, une bouteille de vodka a la main et vomissant sur les chaussure de la première personne venue: elle. Sauf qu’il avait voulut s’excuser, dans un élan de lucidité. Alors il l’avait tannée, a chaque sortie, pendant plus d’une semaine, si bien qu’elle avait fini par cédée et avait été boire un verre avec cet homme qui, dans la lumière de la lune, avait un air vraiment sexy. Des yeux d’un bleu intense, les cheveux en bataille, une barbe de trois jours et surtout… ce sourire. Et puis quand il essayait de parler espagnol alors que la langue officiel du Brésil est le portugais, il la faisait tellement rire… enfin, il parait. Parce que j’y était pas. Mais ils me l’avaient dit, enfin quelque chose sur quoi ils tombaient d’accord, alors je vais pas les contrarier. Et comme j’ai pas envie de tomber dans un mélo qui n’aurait pas lieu d’être, on va vite passer, okay ? Merci.

En bref, ils sont sortis ensemble, enfin, si passer toutes les nuits d’une semaine derrière la vieille mustang de monsieur peut être considéré comme une relation alors oui. Sauf qu’au bout d’un certain moment, il a bien fallut que madame s’en aille, et oui, elle n’allait pas faire sa vie a Chicago, et Sao Polo les appelait déjà. Pas d’au revoir, juste le retrait de l’affiche sur la porte principale du cabaret de la 34ème rue. Voilà, il allait bien passer a autre chose, et puis elle aussi. Sauf qu’à 22 ans a peine, elle se retrouvait enceinte, sans même le savoir. Parce que quand votre physique de rêve est votre seule obsession, vous ne voulez pas voir que vous prenez du poids vous refusez même l’idée que quelqu’un puisse grandir en vous. Ca vous rend malade, mais c’est comme ça. Et puis, un jour… ça passe. Alors on se dit qu’on a juste fait quelque excès, et puis on passe a autre chose. Dans mon jargon, on appelle ça un déni de grossesse, une erreur. Pour Talia, l’erreur, c’était moi. Sauf qu’elle a bien du s’en rendre compte, cette égoïste, lorsque son corps lui a dit non une fois de plus lors d’un spectacle et qu’elle a dû être emmenée d’urgence a l’hôpital. Rien ne servait de pleurer, "Maman"… j’étais née. Et quand on te demanda mon nom, t’as pas été foutu d’articuler quelque chose. Mais je t’en veux pas, va… ça c’était rien.

T’as été virée, bien sure. Tu t’attendais a quoi ? Et puis, c’était mieux pour tout le monde, hein. Alors dis moi merci. Et la seule façon que tu as trouvé, c’est de me donner a élever a ta grande sœur, parce qu’elle avait déjà un enfant, elle, qu’elle avait un travail, elle, qu’elle avait de la dignité, aussi. Tu pouvais boire autant que tu voulais, coucher avec n’importe qui, tu savais très bien qu’en rentrant, mes grands yeux allaient encore une fois se poser sur toi, comme un doux rappel vers l’amertume. Et quand, enfin, j’ai eu l’âge de te demander qui était mon père, t’étais trop saoule et en colère pour me répondre. Alors tu me flanquais une bonne baffe, et basta, débrouilles toi avec ça. Y’en a eu de nombreuses avant que je comprenne. Mais j’étais jeune, et je me disais qu’avec le temps… de toute façon, elle pourrait pas faire pire.

Ouais, sauf que quand elle a enfin compris, au bout de 8 belles et surtout très longues années que sa fifille avait le droit a une pension alimentaire, enfin, elle par son biais, elle a osé se servir de moi. Pourtant, elle l’avait remplacé, mon père, depuis 3 ans déjà, par un de ces petit bourges a la con qui deal plus qu’autre chose et qui se fond des fortunes avec leurs petites magouilles. J’ai même eu le droit a une petite sœur. Et non, elle n’est pas adorable, loin de là. Avec son regard noir, sa ressemblance trop frappante avec elle, malgré son jeune âge. Encore aujourd’hui, je ne peux pas l’encadrer. Pourquoi ? Parce qu’elle est la source de tout. Ou plutôt mon ultime pied de nez a cette famille que je n’ai jamais demandée. Parce qu’à la vielle de mes 14 ans, elle était déjà la pire démone que j’ai a affrontée, toujours dans leurs pattes, et aussi dans les miennes, elle savait qu’elle n’avait aucun droit sur moi mais qu’elle pouvait faire ce qu’elle voulait, comme son nom le laissait présager: Reïna. C’est d’un minable ! Oui, je sais, mais bon, faut les excuser, Alfonso et elle. Talia. Ils ne savaient pas… mais bordel, si ! Si, ils savaient, ils avaient conscience que j’étais trop jeune, beaucoup trop, et qu’elle était trop… non, non ça ils ne l’admettrons jamais, pas leur petite chouchoute, le fruit de l’amour, le fruit du fric surtout.

La veille de mes 14 ans, comme je le disais. Ils ont dû partir, comme bien des fois, pour… je me souviens même pas pourquoi, le fait est que je devais rester a la maison, et surveiller Reïna. Elle en avait 7 attendez, c’est quand même pas la mort. Et puis, c’était pas la première fois. Sauf que cette fois, quand elle est passée dans le salon alors que ces parents rentraient et que j’étais le plus simplement du monde assise au piano sans rien jouer, j’avais vu ce regard dans ses yeux. Et le rouge, sur sa peau. Et ce sourire… elle était tombée, je sais pas où, je sais pas comment, je sais pas quand, mais elle était. Et elle n’avait rien dit, je n’avais pas entendue un sanglot pendant mes 3 heures de garde. Sauf lorsqu’il avaient franchit la porte… alors Talia était rentrée dans une colère monstre, je crois même que les veines sur ses tempes étaient devenues saillantes, mais mes souvenirs sont un peu flous, je dois l’avouer. A ce moment précis, ils ont hurlés et moi… quoi, j’avais raison, lui n’avait aucun droit sur moi. Mais elle… et puis je voyais toujours ce petit sourire sur le visage de ma sœur, comme si elle n’avait attendue que ce moment depuis sa naissance. Et je sais pas, tout est aller bien trop vite par la suite, une gifle, peut être deux, mais surtout cette bouteille qui m’avait volé au visage… je crois aussi, avec le recul, qu’elle avait trop bu. Comme pas mal d’autre soir, mais… bref. Je me souviens distinctement du bruit de la bouteille de bière contre mon crâne. Et de ce même crâne contre le sol. Je crois même que je saignais, et a bien y réfléchir, oui. Après je me suis réveillée a l’hôpital.

Une belle et grande chute contre la table du salon, où se trouvait les vestiges d’un apéritif, voilà ce qu’Alfonso avait dit au médecin. Je m’en sortais avec un traumatisme crâniens, mais surtout ma liberté. Parce qu’elle ne voulait plus me voir mais n’avait pas osé le dire, et que j’avais menacé de tout raconter, même si entre nous je sais pertinemment que ma parole n’aurait eu aucun poids. Alors ils m’ont laissé partir. Et je n’y suis jamais retourné. Je suis arrivée au Etats-Unis il y a donc 4 ans. Garett, quant a lui, était devenu un grand photographe, qui avait parcourut le monde et avait fait fortune grâce a ses photos d’endroits complètement inconnus. Mais pour moi, il a renoncé a tout ça. Parce que c’est un père, lui. Il n’a jamais voulut louper une réunion, un match, ou un représentation. Même si je sais que partir lui manque, il reste. C’est pour ça que je l’aime. Parce qu’il a mes yeux, ou plutôt que j’ai les siens, et qu’il me fait me sentir importante. Qu’il connaît mon histoire, mais qu’il garde le silence. Qu’il connaît tout de moi sans que je lui ai dit quoi que ce soit. Parce qu’il est mon père, et pas seulement un chéquier ambulant.

Je vis donc a Oxford. J’ai pas eu vraiment de mal a m’adapter, j’ai juste perdu mon bronzage habituel, mais finalement… j’ai même perdu mon accent, alors. Je fais partie de ceux qu’on considère comme riche, mais moi je me fous de tout ça. J’en ai strictement rien a faire que les gens que je fréquente s’habille dans la superette du coin ou chez le plus grand couturier de Suisse. Pour moi, on est tous pareille. Et puis j’ai pas tant besoin des autres. Je veux dire, j’ai Skye, et… Wade. Il est rentré dans ma vie quand je suis rentrée dans sa ville. Ne me demandez pas comment ni pourquoi, mais maintenant il est là, c’est tout. Depuis que je suis arrivé, j’ai vu pas mal de monde passé devant moi, et repartir. J’ai pas choisis que les gens autour de moi partent. Ils le font, c’est tout. Mais Garett et ces deux là sont l’exception, avec certains autres. Je n’ai pas de nouvelle du Brésil. Je n’en veux pas. J’ai tiré un trait sur le passé, qu’il reste ce qu’il est, je m’en contre fiche. J’en ai pas honte. Je l’ai vécu, c’est tout. Maintenant… je vie.


_ Toi, petit RPgiste _

• Pseudo : Lipstik
• Age : 18 ans
• Français, Canadien, Autres : Française
• Arrivée sur MTR ? : Par hasard, un 29 mars
• Pourquoi cet avatar ? : Parce que j'adore ce que dégage cette actrice et qu'il avait été choisit par la personne qui a créé le perso !
• Commentaires ? : Aucun